Publié le 13 janvier 2021 Mis à jour le 4 mai 2021
le 9 décembre 2020

Après avoir soutenu sa thèse sous la direction de François Maniez en 2019, Delphine-Anne Rousseau, aujourd'hui ATER dans le département de LEA et au CeRLA, a reçu en décembre 2020 le prix de thèse biennal de l'Association européenne de terminologie (EAFT) pour son travail sur la terminologie musicale en usage en France et en Angleterre au XVIIe siècle. Elle nous présente son parcours et ses recherches.

 
Son parcours

Après un Bachelors of Music en interprétation de la musique ancienne (violon baroque) à l’Université McGill (Montréal, Canada), j’ai poursuivi mes études musicales à l’Escola Superior de Música de Catalunya de Barcelone, où j’ai obtenu un Grado Superior de Música et un diplôme de Formació continuada, toujours en musique ancienne (violon baroque). Mon intérêt pour les langues m’a ensuite amenée à l’Université Lumière Lyon 2 pour poursuivre des études en Langues étrangères appliquées (DUTRAS 1), puis en terminologie et en traduction multilingues (Master 2, suivi d’un Doctorat en Lexicologie et Terminologie multilingues, Traduction LTMT).
C’est la pratique de la traduction spécialisée qui m’a amenée à la traductologie, puis à la terminologie. C’est donc depuis la pratique que je suis venue à la théorie, et cela explique probablement que je m’intéresse non seulement aux aspects théoriques de la terminologie et des langues de spécialité en général, mais également à leurs aspects pratiques, tout en tentant sans cesse de rapprocher les uns des autres.

Sa thèse

Dès le début de mes études de master, j’ai choisi d’allier à mes recherches en terminologie ma propre expertise professionnelle dans un domaine de spécialité (la musique ancienne), ce qui impliquait nécessairement que je m’intéresse à la perspective historique en terminologie. Pour la thèse, je suis partie d’un besoin que j’avais été à même de constater en évoluant sur la scène musicale de différents pays, besoin inhérent au statut particulier du domaine de la musique ancienne : en effet, s’il s’agit d’un domaine à part entière, ce domaine demeure en fréquente cohabitation avec le domaine de la musique en général, dont les acteurs ne sont pas toujours familiers avec la terminologie de la musique ancienne, ce qui peut parfois occasionner quelques problèmes de mécompréhension de part et d’autre, et en particulier dans des contextes bilingues et multilingues.
C’est la raison pour laquelle mes travaux se sont déclinés en trois volets :

  • tout d’abord, sur la base d’un corpus constitué principalement de traités musicaux anciens, une étude en synchronie historique (le portrait de la terminologie musicale en France et en Angleterre à la seconde moitié du XVIIe siècle) ;
  • ensuite, une étude en terminologie diachronique (étude de l’évolution dans le temps des termes et concepts relevés en synchronie historique, à l’aide d’un autre corpus rassemblant des écrits sur la musique publiés aux XVIIIe, XIXe et XXe siècles) ;
  • enfin, des réflexions sur la médiation linguistique (terminologique et métaterminologique) et sur le rôle du terminologue, ainsi que la proposition d’outils ou de solutions permettant une médiation linguistique entre les différents acteur/trices du domaine de la musique ancienne.
Du fait même que mon étude portait sur deux pays, et donc sur deux langues, l’aspect traductionnel est intrinsèquement présent dans la thèse, car je cherchais non seulement à établir des relations d’équivalence langue à langue dans la terminologie du XVIIe siècle, mais aussi à connaître l’évolution de ces équivalences dans le temps, de manière à mieux comprendre les défis traductionnels dans le domaine musical en général, et à pouvoir proposer des solutions aux traducteur/trices, notamment. Par ailleurs, cette thèse m’a menée à approfondir considérablement les aspects méthodologiques de la terminologie et, en particulier, à développer une méthodologie pour les travaux en terminologie historique, qui occupe une part importante de la thèse.
 
Si le Prix international pour performance exceptionnelle en recherche et développement dans le domaine de la terminologie (niveau doctorat) que m’a décerné l’Association Européenne de Terminologie (EAFT) vient récompenser le travail déjà accompli, il m’encourage surtout à poursuivre mes recherches dans la même voie.
Enseignement
& recherche

Depuis ma soutenance en novembre 2019, j’enseigne en tant qu’ATER à Lyon 2. Cependant, il faut dire que l’enseignement universitaire à Lyon 2 occupe une part considérable de mes activités professionnelles depuis 2016. Dès le départ, c’est une occupation que j’ai embrassée avec enthousiasme. Je suis particulièrement intéressée et stimulée par l’enseignement de la terminologie et de la traduction, mais également par celui des langues appliquées, d’autant plus que cet enseignement me permet de transmettre mes connaissances, mais aussi mes idées sur mes principaux sujets de recherche, tout en préparant mes étudiant.es à affronter les problématiques concrètes qui se présenteront à eux dans leur vie professionnelle.

En parallèle à l’enseignement, je poursuis bien évidemment mes recherches, à la fois en approfondissant et en élargissant les travaux entrepris au cours de mon master et de ma thèse, mais aussi en abordant des sujets connexes ou plus généraux en terminologie et en traductologie, sur lesquels plusieurs articles sont en préparation.
J’ai récemment participé au colloque international PhraséoTerm, où j’ai présenté une communication sur les phrasèmes terminologiques et les collocations technolectales. Je suis également intervenue au cours de la la formation des formateur/trices du nouveau Master en Traduction et en Interprétation de l’Université du Burundi. En février, je ferai deux interventions à l’Université de Grenoble dans le cadre du séminaire Délicortal, à l’intention des étudiant.es au master en Sciences du langage, parcours linguistique, et des membres du laboratoire LiDiLEM.

Informations pratiques